NIRU

Mort chuchotante

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Type de dégâtsFactionRôlesType d'attaqueRaretéPosition conseilléeArtefact recommandéUnion
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Lore

D’aucuns passent toute leur vie à craindre ce qui attend chaque être vivant. La plupart d’entre nous vivent leur quotidien sans réfléchir à la proximité de la mort, qui accompagne pourtant chacun de nos pas. D’autres, encore, ont une approche différente. Après tout, nous craignons l’inconnu. Et pourtant… Même la mort, si l’on vit à ses côtés et si on la connait bien, perd cet aspect terrifiant et mystérieux. Niru a côtoyé la mort plus que personne.

Quand du sang chaud coulait encore dans ses veines, lorsqu’il goûtait la sensation du soleil sur son visage, Niru était médecin militaire. Il suivait les armées du roi au gré de leurs batailles, de leurs campements et de leurs garnisons. Lors des périodes de calme relatif, il adorait son travail. Certes, il voyait saigner et souffrir, mais cela était inhérent à son métier. Les accidents et les épidémies font partie de la vie, et il faut quelqu’un pour les soigner. En revanche, lors des combats, il était confronté à une horreur sans nom. Il était témoin de souffrances et de violences bien pires que tout ce qu’il aurait imaginé. Ces blessures, cette douleur, ces cris d’agonie… Tout cela n’était pas accidentel. Chaque tourment infligé sur le champ de bataille était le fruit d’une action volontaire, motivée par la haine ou la peur. C’était un chaos indescriptible. Il était impossible d’atténuer toute cette souffrance. Il y avait tant de blessés. Il était impossible de tous les soigner. Même pour ceux à qui il portait secours il n’y avait souvent rien d’autre à faire que d’ attendre qu’ils achèvent sous ses yeux leur interminable agonie, dans les larmes et le sang.

Cependant, l’être humain possède la remarquable capacité de s’adapter à tout. Plus les corps s’empilaient, et plus Niru commençait à oublier les visages des hommes qui venaient de mourir sous son regard, ou de ceux qu’il avait sauvés. Certes, il s’endurcissait, mais c’était une bonne chose pour lui. Il se mit à parcourir les champs de bataille d’un pas décidé, évaluant la situation, triant les blessés avec la plus grande efficacité. Ses yeux froids et sa mallette d’instruments acérés effrayaient souvent ses patients. Mais tout soldat qui avait perdu un membre pouvait s’estimer heureux d’être soigné par lui. Cette efficacité glaciale amena le médecin à utiliser une méthode discutable pour les cas désespérés. Sur un ton monocorde, il chuchotait : « Ça va aller. Restez tranquille juste un instant », tandis que, d’un geste habile, il leur sectionnait une artère majeure avec un scalpel si affuté que le blessé n’en sentait même pas la morsure. Quelques secondes plus tard, le mourant avait traversé le voile. Niru observait. Il observait par bonté pour l’agonisant, mais la mort et ce qui se trouvait au-delà se mirent à le fasciner. Il se mit à étudier la nécromancie. Il collectait d’épais grimoires et compilait avec ardeur toutes les informations qu’il obtenait sur le sujet. Lorsqu’il ne soignait pas des soldats, il se plongeait dans ses livres, oubliant sommeil et nourriture. Sur les champs de bataille, il effectuait discrètement un rituel par ci, murmurait un sort par là en notant leurs effets. Ses travaux se transformèrent rapidement en une immense bibliothèque de savoir interdit.

Niru était un excellent chirurgien et, au milieu de l’inhumanité des blessures sur le champ de bataille, ses incisions discrètes passaient inaperçues. Cependant, son entourage commençait à s’interroger sur ses carnets, ses croquis et ses étranges instruments. Les soldats finirent par avoir des soupçons, et, lorsqu’un officier fut mandaté pour enquêter sur ces objets, le grand médecin ne pouvait déjà plus cacher ses activités. Lorsqu’il fut arrêté et envoyé devant un tribunal, il se contenta d’un ricanement en direction des juges et des inspecteurs. Il considérait qu’il n’avait pas à justifier des actions dont les bénéfices étaient aussi évidents. Si ces bureaucrates ignares souhaitaient le condamner pour un crime, à la bonne heure.

La peine de mort fut prononcée presque sans délibération. Le juge annonça que l’aube suivante serait la dernière de Niru. Ceux qui regardèrent le condamné à l’annonce de la sentence furent perplexes. Comment pouvait-il arborer un tel sourire alors que la mort l’ attendait ?

La nuit précédant l’exécution du verdict, enfermé dans une cellule glaciale, Niru se mordit les doigts jusqu’au sang. Il se mit à tracer des symboles complexes et sanglants à même le sol dallé, psalmodiant des formules arcaniques et d’effrayantes incantations. Il demeurait assis là, murmurant dans le noir, entendant parfois d’autres voix lui répondre. Cela dura jusqu’à ce que l’on vienne le chercher au petit matin. Alors, la magie était en place. Plusieurs jours après son exécution et son inhumation, il ressuscita, plus puissant que jamais.

« Accueillez l’inévitable. »