SILVINA
“Souffle arraché“
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Type de dégâts | Faction | Rôles | Type d'attaque | Rareté | Position conseillée | Artefact recommandé | Union |
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Lore
Vivante, déjà, Silvina était entourée par la mort. Orpheline dès son plus jeune âge, elle ne fut maintenue en vie que pour servir d’outil, ou, plus précisément, d’arme. À l’issue d’un entraînement poussé et cruel, Silvina avait perdu toute son humanité à l’âge où un enfant commence à être autonome au quotidien. A un âge Où la plupart des enfants jouent avec des poupées ou des épées de bois, elle avait déjà tué. En dépit de sa jeunesse, elle était rapide, agile et précise. Elle ne connaissait pas de distractions, car la seule vie qu’elle avait jamais connue consistait à donner la mort. Aucune cible de Silvina ne lui survivait. Tôt ou tard, la victime désignée succombait sous sa lame. Du moins, jusqu’à son ultime mission…
Le baron Rayne, largement admiré et père de la générale Estrilda Rayne, devait être la dernière cible de Silvina. Elle commença sa mission comme à l’accoutumée, par une phase d’observation. Elle espionna le manoir de la maison Rayne. Jour et nuit, elle observait tapie dans l’ombre, mémorisant les routines et les habitudes des gardes, des chevaliers et des nobles, même celles des officiels qui allaient et venaient au gré de leurs affaires. Après quelque temps, elle connaissait le fonctionnement de la maison Rayne. Tous les deux jours, le baron emmenait sa jeune fille faire de l’équitation, accompagné seulement de quelques gardes. C’était à ce moment-là qu’elle avait le plus de chance d’assassiner le baron et de s’en tirer. L’expérience et des prouesses guerrières de Rayne l’obligeraient à jouer sur la vitesse et la surprise. Elle n’aurait pas de deuxième chance, et, une fois sortie de l’ombre, elle n’aurait l’avantage que quelques instants. Pourtant, elle n’avait pas peur. Elle connaissait sa tâche, savait comment l’accomplir, puis comment échapper au chaos qui s’ensuivrait.
Quand le baron arriva au point d’embuscade, Silvina se laissa silencieusement tomber de la futaie où elle s’était cachée. Les genoux à un angle parfait, elle plongea vers le cavalier, prête à se réceptionner et à exécuter une rapide pirouette, ses lames prêtes à trancher. Elle se laissa distraire une fraction de seconde. Pour la première fois, elle voyait de près la fillette qu’elle avait espionnée. Le visage de l’enfant n’avait pas encore eu le temps de marquer sa surprise. Elle avait simplement regardé Silvina, l’ombre qui tombait de l’arbre, et l’innocence dans ses yeux toucha la meurtrière en plein cœur. Estrilda était la fillette qu’elle aurait pu être. C’était ce qu’on lui avait enlevé. Pendant sa chute, son stylet fit un éclair vers le cou du baron. Mais la fureur qui animait Silvina ne put rien contre les réflexes du baron. Il avait déjà répondu mécaniquement, par réflexe. La lame fouetta l’air à un cheveu de la jugulaire du baron, qui avait dégainé son épée lorsque Silvina toucha le sol. Rayne donna un coup d’estoc et Silvina ressentit une terrible pression sur sa jambe, tandis que son sang chaud commençait à couler sur sa peau. D’un mouvement brusque et félin elle parvint à atteindre les buissons.
Elle courut longtemps, jusqu’à ce que les bruits de rage et de poursuite s’estompent complètement. Cependant, quand elle se sentit en sécurité, elle était trop faible pour continuer. Les buissons étaient heureusement assez épais pour cacher les traces de sang qu’elle avait laissées. Mais son corps frêle avait perdu trop de sang. Tandis qu’elle tombait sur le sol de la forêt, elle sentait la dignité la quitter à chaque nouveau battement de cœur. La vie la quittait, mais la honte et l’humiliation enflaient. À l’heure de mourir, elle était pleine de ressentiment et de méchanceté. Cette malveillance était si forte, que des morts-vivants qui rôdaient autour d’un tumulus voisin la flairèrent dans l’odeur de son sang. Quand ils atteignirent son corps encore
chaud et préparèrent sa résurrection, ils étaient loin de se douter qu’ils allaient créer une terrifiante meurtrière. Elle avait retenu sa leçon et perdu toute compassion. La nouvelle Silvina allait devenir l’avatar même de la mort.
« Nous mourrons tous un jour. Je ne fais que précipiter un peu les choses. »